Image Son Micro Photo

LA RICHESSE PAR LES PHOTOS

- Emploi Pour Photographe - Richesse Caméra
Comment gagner de l'argent sur Internet avec votre appareil photo !

affiliation


affiliation

plateforme affiliation

art et culture

Liens de parrainagePour le lancement de sa plateforme, Paykoo offre 30% de sa commission sur les ventes réalisés par les affiliés.

Votre lien de parrainage est : http://www.paykoo.com/p/lanie

art et culture

PHOTOGRAPHIE (ART )

photographie (art)
1 PRÉSENTATION
photographie (art), histoire de l’utilisation artistique et documentaire de la technique photographique.
Qu'elle soit associée à des projets de documentation ou qu'elle s'inscrive résolument dans le cadre d'une démarche artistique, la photographie a modifié le paysage des arts et de la communication visuelle. Dès le milieu du XIXe siècle, et malgré de nombreuses résistances de la part de leurs contemporains, des photographes se sont imposés comme des créateurs originaux et ont hissé la photographie au rang des arts. Aujourd'hui, la photographie est présente dans les grands musées internationaux et suscite l'attention de la critique et du grand public. Cette reconnaissance est indissociable de l'essor de la presse illustrée, des galeries spécialisées et de la culture photographique en général.
2 LE TEMPS DES PIONNIERS (ANNÉES 1820-1840)
2.1 Niépce et l’héliographie
Les premières véritables photographies, appelées héliographies, sont réalisées par le physicien français Nicéphore Niépce. Il reproduit par ce moyen des gravures anciennes avant de parvenir, en 1827, à photographier le paysage qu'il voit de sa fenêtre. Cette première image ayant nécessité un temps de pose de trois jours (selon les dernières recherches), le cliché trahit notamment le parcours du soleil durant la journée.
2.2 Daguerre et le daguerréotype
Après la mort de Nicéphore Niépce en 1833, son associé Jacques Daguerre poursuit avec succès les recherches et présente en 1839 un procédé révolutionnaire, le daguerréotype. Cette méthode proposant des images de haute qualité a cependant un défaut majeur : elle ne permet pas de faire des copies des épreuves.
2.3 Talbot et le calotype
En 1835, l'inventeur britannique William Henry Fox Talbot réalise le premier négatif de l'histoire, une image représentant la fenêtre de la bibliothèque de Lacock Abbey. Il met ensuite au point un procédé photographique passant par un support négatif à partir duquel l'on peut obtenir un nombre illimité de tirages. Brevetée en 1841, cette nouvelle méthode, le calotype — plus tard rebaptisée talbotype — est le véritable ancêtre de la photographie actuelle. Cependant, la qualité de ce premier procédé « négatif-positif » ne peut encore rivaliser avec celle du daguerréotype qui reste le plus pratiqué.
2.4 Popularisation des procédés photographiques
2.4.1 Évolution de la photographie sur verre
En 1847, le physicien français Claude-Félix Abel Niépce de Saint-Victor (neveu de Nicéphore Niépce) communique à l'Académie des sciences un procédé de photographie sur verre. Les négatifs sur plaque de verre (enduites d’albumine) produisent des images d'une grande définition, mais leur faible sensibilité ne permet guère de faire des portraits. Puis en 1851, le Britannique Frederick Scott Archer, sculpteur et photographe amateur, introduit le procédé au collodion humide sur plaque de verre. Le temps de pose variant de 10 à 30 secondes, le collodion est alors largement utilisé par les portraitistes de studio. Enfin, en 1871, Richard Leach Maddox a l'idée de substituer de la gélatine au collodion afin d'accroître la sensibilité des plaques. Les plaques au gélatino-bromure sont environ quarante fois plus sensibles que celles au collodion humide. La voie de la photographie « instantanée » est ouverte.
2.4.2 Noir et blanc / couleur
Au début du XXe siècle, les progrès de la photographie en noir et blanc permettent au grand public de maîtriser des procédés de plus en plus complexes. Les premiers supports couleur commercialisés, des plaques de verre appelées Autochromes Lumière — d'après le procédé mis au point par les frères Auguste et Louis Lumière —, sont disponibles en 1907. Puis l'apparition de la pellicule couleur Kodachrome (1935) et de la pellicule Agfacolor (1936), qui permettent toutes deux d'obtenir des diapositives, marque le début de la grande popularité des pellicules couleur.
3 L’ÉMERGENCE DE LA PHOTOGRAPHIE (ANNÉES 1850-1910)
3.1 La place de la photographie dans les arts
3.1.1 Une concurrente à la peinture
À ses débuts, la photographie est surtout considérée comme un substitut au dessin et à la peinture. Preuve en est, la fructueuse collaboration entre le peintre écossais David-Octavius Hill et le photographe Robert Adamson, qui mettent la photographie au service des arts. De 1843 à 1847, les deux artistes élaborent une fresque photographique de grande envergure qui sert d'étude préparatoire au tableau représentant les 450 délégués de la convention ayant fondé l'Église libre d'Écosse. Leur association donne lieu à la réalisation d'environ 1 800 calotypes. Ces photographies sont aujourd'hui considérées comme une remarquable étude de la psychologie et de la vie de l'époque.
En 1856, le photographe d'origine suédoise Oscar Gustav Rejlander a l'idée de constituer à partir de plusieurs négatifs différents un tableau photographique mettant en scène plus de 20 personnages. Comme il est alors d'usage, Rejlander aborde la photographie en y transposant une esthétique et des thèmes issus de la peinture. Quant au photographe britannique Henry Peach Robinson, il élabore des études de composition où la photographie est associée au dessin. Sa compatriote Julia Margaret Cameron, contrairement à de nombreux photographes de son époque, a une prédilection pour les mises au point approximatives, les prises de vue très rapprochées et les éclairages contrastés. Mais surtout, elle prise les thèmes allégoriques et les poses maniéristes, qui sont également privilégiés par certains peintres contemporains. Les œuvres de Cameron annoncent, à bien des égards, les propositions des photographes pictorialistes au tournant du siècle.
En France, l'œuvre de Félix Nadar, ancien caricaturiste, se distingue des images réalisées par les photographes de studio professionnels. Photographiés contre un fond uni avec un éclairage diffus faisant ressortir les détails, ses portraits constituent de véritables enquêtes psychologiques et non pas de simples marchandises. Cependant, la photographie a encore quelques difficultés à trouver ses lettres de noblesse à la fin du XIXe siècle. Ainsi, l’écrivain Villiers de l’Isle-Adam regrette que « la photographie [soit] arrivée bien tard. N’est-il pas désespérant de songer aux tableaux, portraits, vues et paysages qu’elle eût recueillis et dont le spectacle est à jamais détruit pour nous ? »
3.1.2 Un précurseur du cinéma
En 1878, les travaux photographiques d’Eadweard Muybridge permettent une première décomposition du mouvement. En 1881, il met au point un zoopraxiscope, un projecteur lui permettant de recomposer le mouvement — courses de chevaux, vols d'oiseaux ou compétitions sportives — à travers la vision rapide et successive de ses phases décomposées. Cette découverte place Muybridge parmi les précurseurs du cinéma. À sa suite, le Français Étienne-Jules Marey cherche à perfectionner le protocole technique de Muybridge. Il invente ainsi un fusil photographique (1882) et un appareil à plaque fixe, puis à pellicule mobile (1890), dont il parvient en 1893 à projeter les images décomposées.
3.2 Les premiers mouvements photographiques
En 1853, le Britannique Roger Fenton fonde la première société photographique : la London Photographic Society, qui devient la Royal Photographic Society en 1894. L’année suivante (1854), la Société française de photographie (SFP) est créée, notamment sous l’impulsion des photographes Gustave Le Gray et Hippolyte Bayard.
3.2.1 Le pictorialisme
Désireux de rivaliser avec la peinture — en particulier avec les impressionnistes —, le pictorialisme s’empare de la technique photographique, qui s’est considérablement simplifiée et démocratisée dans le dernier tiers du XIXe siècle, pour inaugurer l’ère de la photographie artistique. Son intention n’est pas de produire une représentation scientifique ou documentaire de la réalité mais de s’en écarter, parfois même jusqu’à l’abstraction, en utilisant et en interprétant les formes disponibles dans la nature pour faire naître l’émotion artistique.
L’une des caractéristiques principales du mouvement est la part d’intervention revendiquée par les pictorialistes au moment de la prise de vue et du tirage. En effet, le sujet photographié n’est qu’un élément constitutif de l’image finale, qui doit toute sa valeur aux modifications apportées par le photographe. Certaines techniques — tel le sténopé reposant sur l’emploi d’une fine plaque métallique percée d’un trou en guise d’objectif — permettent l’obtention d’un flou parfois généralisé à l’ensemble du cliché et caractéristique de l’esthétique pictorialiste.
3.2.2 Le mouvement Photo-Sécession et la photographie pure
Le mouvement Photo-Sécession est fortement influencé par le pictorialisme dont il est issu. Son fondateur, le photographe américain Alfred Stieglitz, oppose au courant dominant la straight photography (« la photographie pure », proposant un rapport au monde plus direct). Défendant toutes les tendances d’avant-garde, il crée en 1902 le mouvement Photo-Sécession, qui élève irrémédiablement la photographie à une forme artistique. Cependant, ses premières images, comme celles de son ami Edward Steichen, se caractérisent par des effets de flou, des frottés, des surépaisseurs de matière, par toutes sortes d'opérations manuelles susceptibles de sacrifier des détails et d'estomper les contours des formes. Ce n’est que dans les années 1910 que les deux straight photographers privilégient la netteté de l'image et la restitution des détails.
Il s'agit, comme le souligne Paul Strand qui rejoint bientôt le mouvement, de libérer « la photographie de la domination de la peinture ». Parmi les membres du groupe se trouvent également Gertrude Käsebier et Clarence White. Malgré la dissolution du groupe dans les années 1910, Edward Stieglitz continue à parrainer de jeunes talents en les exposant dans la Gallery 291 : Paul Strand, Edward Weston, Ansel Easton Adams et Imogen Cunningham. Entre 1903 et 1917, l’organe luxueux de la Photo-Sécession est la revue Camera Work.
3.3 La naissance des genres photographiques
3.3.1 La photographie documentaire
Entre 1850 et 1880, l'évolution des possibilités techniques suscite l'engouement pour les expéditions. Les photographies de monuments, de sites archéologiques, de paysages et d'habitants de pays souvent éloignés fascinent les contemporains, déterminés à conquérir le monde par le regard. Ainsi, l’Américain Edward S. Curtis enregistre méticuleusement à partir de 1887 les coutumes religieuses et sociales des Indiens d’Amérique du Nord. Il publie ses travaux entre 1907 et 1930, sous le titre The North American Indian.
Également, dès le début des années 1850, la Commission des monuments historiques commande à plusieurs photographes des reportages sur les hauts lieux de France, qu’elle compte archiver au même titre que la documentation écrite. En 1888 est fondée aux États-Unis la revue National Geographic par la National Geographic Society. La place accordée de la photographie documentaire au sein de cette revue de vulgarisation scientifique va être grandissante au siècle suivant.
Puis, à l’aube du XXe siècle, le développement de la presse et des moyens de reproduction photomécanique favorise considérablement l'essor de la photographie documentaire. La diffusion massive des images est essentielle afin de mobiliser la conscience collective et de provoquer l'avancée des mouvements réformistes. C'est ainsi que les images du journaliste Jacob August Riis sur les conditions de vie dans les quartiers pauvres de New York donnent lieu à la publication de deux recueils, How the Other Half Lives (1890) et Children of the Poor (1892). De même Lewis Wickes Hine, sociologue américain et défenseur du droit des enfants au travail, émeut ses contemporains par la publication au début du XXe siècle de photographies d'ouvriers, de mineurs, d'immigrants européens et, surtout, d'enfants au travail. Quant à James Van Der Zee, il photographie tous les aspects de la vie quotidienne de la communauté noire new-yorkaise.
3.3.2 Le reportage de guerre
Parmi les toutes premières photographies de guerre figurent celles prises par le photographe britannique Roger Fenton qui réalise des images de la guerre de Crimée (1853-1856). Il rapporte en Angleterre 360 clichés très soigneusement composés de campements, de fortifications et de panorama d'officiers, dans lesquels l'horreur de la guerre est sciemment occultée. En revanche, la dure réalité de la guerre de Sécession est montrée par Mathew B. Brady (quelque 3 500 clichés des champs de bataille), Alexander Gardner et Timothy H. O'Sullivan, qui prennent le parti de représenter le résultat des massacres. L’image de la guerre telle qu’elle est présentée par les photoreporters n’évolue guère jusqu’à la Première Guerre mondiale incluse : absent lors des combats, le photographe concentre son témoignage sur « l’après-bataille » et montre des images de prisonniers, de victimes et de sites dévastés.
3.3.3 La photographie de paysage
3.3.3.1 Le paysage sauvage
Dès la fin de la guerre de Sécession, les photoreporters Alexander Gardner et Timothy H. O'Sullivan photographient l'ouest des États-Unis, tout comme Carleton E. Watkins et William Henry Jackson qui immortalisent la beauté sauvage du paysage américain. Des vues de paysages et de contrées exotiques sont regroupées dans l'œuvre d'un grand nombre de photographes britanniques du XIXe siècle, qui parcourent de longues distances avec leur lourd équipement photographique. Ainsi, Francis Bedford photographie le Moyen-Orient en 1860, alors que son compatriote Samuel Bourne réalise environ 900 clichés des montagnes de l'Himalaya au cours de trois expéditions entre 1863 et 1866.
Le Britannique Peter Henry Emerson exhorte les photographes à puiser directement leur inspiration dans la nature et proscrit l'emploi de truquages. Faire correspondre le mieux possible l'image photographique et la vision humaine, telle est l'ambition d'Emerson. Son livre Naturalistic Photography for Students of the Art (1889) repose sur la conviction que la photographie est un art en soi, indépendant de la peinture.
Francis Frith rapporte de son séjour en Égypte (vers 1860) des photographies de sites et de monuments célèbres — dont beaucoup ont été détruites ou dispersées. Ces images, tout comme celles prises en 1849-1851 par le photographe français Maxime Du Camp, constituent de précieux documents pour les archéologues.
3.3.3.2 Le paysage urbain
Le document photographique offre également un témoignage probant des transformations affectant le paysage urbain et le développement de l'architecture industrielle. Ainsi des vues topographiques parisiennes de Charles Marville ou d'Eugène Atget montrent l'évolution architecturale et sociale de la capitale. Photographe documentariste particulièrement prolifique, Atget prend au tournant du siècle un nombre considérable de clichés de Paris et de ses environs. La conservation et la publication de son œuvre ont été entreprises par Berenice Abbott, photographe américaine dont la plupart des images sont consacrées au New York des années 1930.
3.3.4 La photographie aérienne
Le premier à avoir réaliser une photographie aérienne est le Français Félix Nadar, plus connu pour ses portraits de personnages illustres. En 1858, il prend un cliché de Paris depuis un ballon qu’il a fait construire à cette occasion (le Géant). Par la suite, la photographie aérienne devient utilitaire notamment durant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle elle est utilisée à des fins de repérage topographique.
4 LA PHOTOGRAPHIE DANS L’ENTRE-DEUX-GUERRES (ANNÉES 1920-1940)
4.1 Apparition de la photographie publicitaire
Dès les années 1920, la photographie est employée afin de promouvoir les produits de l'industrie et les biens de consommation. L'évolution des techniques de reproduction permet de substituer l'image à l'écrit et de donner naissance à la publicité moderne. Destinée à la diffusion de masse, la photographie publicitaire assimile les courants esthétiques d'avant-garde et les applique à des fins commerciales. Des artistes réputés sont engagés pour réaliser des publicités. Ainsi, par exemple, Paul Outerbridge ou Man Ray, qui utilise en 1931 la technique du rayogramme pour réaliser un portfolio pour la Compagnie parisienne de distribution de l'électricité. Des photographes tels que Cecil Beaton et Richard Avedon se distinguent particulièrement dans ce domaine et contribuent à abolir la frontière entre l'art et la publicité.
4.2 Âge d’or du documentaire social
C'est dans les années 1930 que le reportage à caractère social connaît son apogée avec l'enquête de la Farm Security Administration (FSA, 1935) sur les conséquences de la crise économique dans le monde agricole. Aux États-Unis, un groupe de photographes est alors chargé de réaliser l'inventaire des régions les plus durement touchées par la dépression. Walker Evans, Russell Lee, Dorothea Lange, Ben Shahn et Arthur Rothstein participent à cette entreprise de documentation visuelle des conditions de vie des ouvriers immigrés et des métayers du Sud américain. Les images d'Evans, accompagnées d'un texte de l'écrivain américain James Agee, sont publiées séparément dans un recueil intitulé Let Us Now Praise Famous Men (1941), considéré comme un classique du genre. En 1943, un projet similaire à celui de la FSA est commandé par la Standard Oil. Le sujet du Standard Oil (New Jersey) Project est de réunir une documentation sur la vie des ouvriers dans l’industrie du pétrole. En Australie, David Moore travaille sur la photographie documentaire des quartiers défavorisés de Sydney.
4.3 Choc du photojournalisme et du reportage de guerre
Les progrès technologiques réalisés dans les années 1930 (l'apparition de petits appareils tels que le Leica ou la production de pellicules très sensibles) transforment radicalement la pratique du photojournalisme. Libérés de leurs lourds appareils, les photographes peuvent dès lors opérer spontanément et réaliser des instantanés chocs. Le photographe français Henri Cartier-Bresson est d'ailleurs passé maître dans la saisie de ces « instants décisifs » tant prisés par le photojournalisme. Rechercher l'inédit et l'inattendu devient alors une priorité.
À la fin des années 1930, des magazines illustrés tels que Life et Look aux États-Unis, et Picture Post en Grande-Bretagne, font leur apparition. Le magazine Life, premier grand journal à succès entièrement fondé sur la photographie, devient la tribune d'auteurs de renom tels que Margaret Bourke-White ou William Eugene Smith. Ces parutions permettent une large couverture photographique de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, avec des images de Bourke-White, de Smith mais aussi de Robert Capa, qui couvre la guerre d’Espagne et le débarquement des troupes américaines en Normandie.
4.4 La photographie d'art
4.4.1 La Nouvelle Objectivité
Au lendemain de la Première Guerre mondiale apparaît en Allemagne un mouvement artistique cherchant à illustrer la réalité sociologique récemment bouleversée. La Nouvelle Objectivité (« Neue Sachlichkeit ») prône un retour au réalisme, à la vérité, à l’exactitude, à la rigueur. Le mouvement, qui trouve une grande expression dans la photographie, rassemble autour du principe de la représentation réaliste des hommes et des choses. On distingue deux préoccupations essentielles chez les artistes qui se réclament de cette « nouvelle vision ».
Certains photographes mettent en évidence la dimension sociale, avec l’intention de rendre le monde tel qu’il est, de tendre un miroir à leurs contemporains : Erich Salomon, Felix H. Man, Martin Munkacsi et Umbo (Otto Umbehr). D’autres, plus formalistes, sont préoccupés par la recherche et la classification : László Moholy-Nagy, Albert Renger-Patzsch et Karl Blossfeldt. Quant à l’œuvre d’August Sander, elle réunit la préoccupation formaliste de classement et la préoccupation de constat social.
4.4.2 Le surréalisme en photographie
Le surréalisme, défini et théorisé par le poète André Breton au cours des années 1920, voit une application en photographie. Dès 1924, l'artiste hongrois László Moholy-Nagy et le peintre et photographe américain Man Ray exploitent une technique particulière, le photogramme ou rayographe. Le photogramme est obtenu par l'insolation d'objets divers déposés à même la surface sensible du papier photographique. Aucun appareil photographique n'est requis ; il ne faut que de la lumière, un support sensibilisé et des éléments qui s'y impriment tant bien que mal. Qualifié de composition abstraite ou de pur jeu formel, le photogramme ne représente jamais que des traces fantomatiques d'objets disparus. Ils réalisent également des solarisations, une opération permettant d'obtenir des effets spéciaux par insolation de la surface sensible pendant le développement. Plus tard, lorsque André Breton découvre l’art du Mexicain Manuel Álvarez Bravo, les images de ce dernier se teintent de surréalisme, telle la Bonne Renommée endormie (1938).
4.4.3 La photographie directe et le groupe f/64
Dans les années 1930, un groupe de photographes américains, fidèles à l'enseignement d’Alfred Stieglitz (fondateur de la Photo-Sécession), prennent position en faveur d'une photographie pure et directe. Californiens pour la plupart, ces photographes fondent un groupe appelé f/64 : f/64 correspond à l'ouverture du diaphragme d'un objectif qui assure la plus grande profondeur de champ. Le groupe f/64 prône la perfection du tirage photographique et la précision rigoureuse du rendu. Ses membres partagent la conviction que les photographes doivent tirer profit des possibilités uniques inhérentes à l'appareil photographique : Ansel Adams est incontestablement le photographe des paysages de l'Ouest américain, alors qu’Edward Weston et Imogen Cunningham s'intéressent plus volontiers aux formes naturelles abstraites.
5 LA PHOTOGRAPHIE DES TRENTE GLORIEUSES (ANNÉES 1950-1970)
Entre les années 1950 et les années 1970, on assiste à l’éclosion rapide des galeries et du marché des tirages photographiques. À partir des années 1960, la photographie entre dans l’univers des musées et dans l’enseignement supérieur. Les conservateurs, tel John Szarkowski qui succède à Edward Steichen au MoMA de New York, jouent un rôle croissant dans la vie de la création. La pensée théorique se développe, notamment avec Susan Sontag (On Photography, 1978) puis Roland Barthes (la Chambre claire, 1980), la revue October aux États-Unis et les Cahiers de la photographie en France.
5.1 L’âge d’or du photojournalisme
5.1.1 Force des agences photographiques
Dans les années 1960 apparaissent les premières agences d'envergure internationale : Magnum, Gamma, Sygma et Sipa. Le photojournalisme, largement tributaire de la création de ces agences, va alors prendre son essor. Travaillant généralement pour des quotidiens et des périodiques, des magazines, des agences de presse et autres supports couvrant l'actualité de domaines aussi divers que le sport, les arts et la politique, le photojournaliste est envoyé par l'agence à un moment précis ; il travaille souvent dans l'urgence, à la recherche du scoop.
5.1.2 Les grands noms de la photographie journalistique
Parmi les grands noms du photojournalisme citons Don McCullin, Philip Jones Griffiths, Ihei Kimura et les Français Gilles Caron, Raymond Depardon et Marc Riboud. Pour leur part, Robert Frank, Garry Winogrand et Lee Friedlander s'intéressent au paysage social et tentent de redéfinir les règles du reportage photographique. Portrait sans condescendance de l'Amérique, le livre de Robert Frank intitulé The Americans (1959) est en ce sens devenu un ouvrage mythique. William Klein, dans sa volonté de saisir le réel « à bras-le-corps », intègre la dimension du hasard et l'urgence du geste.
Martin Parr et la nouvelle école britannique de reportage proposent une satire sociale des mœurs contemporaines des classes moyennes. Enfin, Irving Penn brille dans la photo de mode.
5.2 Un foisonnement de mouvements
5.2.1 La photographie humaniste
Après la Libération, les tenants de la photographie dite « humaniste » témoignent par leurs images des grandes valeurs humaines. En France, ce courant trouve ses plus grands représentants en Édouard Boubat, Willy Ronis et Robert Doisneau, photographe du Paris populaire. On peut également rattacher à ce mouvement le Suisse Werner Bischof, l’Américain André Kertész et l’Italien Mario Giacomelli, lequel (connu pour avoir photographié les vieillards de l’hospice de son village natal) subit par ailleurs l’influence de la poésie et des arts abstraits.
5.2.2 La photographie subjective
Dès le milieu des années 1950, des photographes s'interrogent sur l'objectivité de leur art. Otto Steinert, en Allemagne, est à l’origine de la photographie subjective (« Subjektive Fotografie »). Une tendance à l'introspection et l'abstraction se développe, représentée aux États-Unis par les travaux de Minor White et d'Aaron Siskind. Ces photographes utilisent les images comme des « équivalents » (selon la description qu'en a donné Alfred Stieglitz) d'émotions et de pensées personnelles.
Largement provoquée par l'apparition de la télévision, la crise du reportage favorise l'essor de nouvelles approches. Le reporter surenchérit dans le sensationnel et l’image choquante ou prend une autre voie en assumant une subjectivité artistique (Bill Brandt, Josef Koudelka qui se consacre longtemps aux gitans, Sebastião Salgado).
5.2.3 La Nouvelle Topographie
Dans les années 1970, les photographes de la Nouvelle Topographie (« New Topography »), en particulier Robert Adams, Lewis Baltz, Frank Gohlke et les Allemands Bernd et Hilla Becher, pratiquent une sorte de relevé du paysage, de cartographie quasi scientifique non dénuée de préoccupations sociales et écologiques. Ils influencent, en France, en 1984, la mission photographique DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale).
Aux États-Unis toujours, le luminisme naît en écho à la peinture américaine du paysage caractéristique du milieu du XIXe siècle. Cette tendance est représentée par Joel Meyerowitz, Stephen Shore et William Eggleston — qualifié d’« inventeur de la photographie en couleurs » pour avoir été reconnu pour la valeur artistique de ses épreuves en couleurs. Ils sont bientôt suivis par Franco Fontana, John Batho et Reinhard Wolf.
5.2.4 L’expressionnisme
Souvent représentée par des individualités originales, la tendance expressionniste se constitue peu facilement en mouvement. On peut y rattacher Diane Arbus, qui photographie un monde marginal, voire monstrueux, ainsi que Jan Saudek et Joel-Peter Witkin, dont l’érotisme baroque ou grotesque est tout aussi dérangeant.
5.3 Photographie et art conceptuel
Durant cette période, les frontières entre la photographie et les autres arts deviennent extrêmement floues ; le phénomène persiste dans les années 1970 et 1980 avec l'art conceptuel. Des artistes du mouvement pop art — tels que Robert Rauschenberg, Andy Warhol ou Gilbert and George — désacralisent l'image photographique en la considérant comme un simple matériau que l'on peut s'approprier, découper, coller, dénaturer, mettre à mal. D'autres s’intéressent à la photographie mise en scène ou manipulée, tels Lucas Samaras ou encore Jerry Uelsmann, qui réalise des images inquiétantes et oniriques, obtenues à partir de plusieurs négatifs. Bill Brandt, Hosoe Eikoh ou Jean Dieuzaide opèrent une désacralisation du corps humain. Duane Michals met en scène ses fameuses séquences photographiques. Les images de Ralph Gibson — qui crée sa propre maison d’édition (Lustrum Press) — transforment chaque sujet de la réalité en un savant jeu de lignes et de formes abstraites.
En Espagne, le mouvement Nueva Lente (« Nouvel Objectif »), avec pour chef de file Joan Fontcuberta, privilégie le photomontage, la mixité de la photo avec d’autres médias (peinture, graphisme, texte) et la manipulation photographique.
6 LA PHOTOGRAPHIE DEPUIS LES ANNÉES 1980
Reconnue comme mode d'expression artistique, la photographie est devenue une discipline à part entière des écoles d'art et fait l'objet d'un nombre croissant d'études et de publications. Les plus grands musées du monde possèdent leur fonds photographique. Il existe également des musées consacrés à la photographie, tels que l'International Center of Photography (New York) ou la Maison européenne de la photographie (Paris). En Arles, le musée Réattu est inséparable des Rencontres internationales de la photographie et de l’École nationale de la photographie, créées respectivement en 1970 et 1982. Depuis 1980, le Mois de la photo propose tous les deux ans à Paris un grand nombre d’expositions. Enfin, le Centre national de la photographie, fondé par Robert Delpire en 1982, a choisi de valoriser les pratiques contemporaines.
6.1 De nouvelles tendances
Les tendances depuis les années 1980 sont nombreuses et multiformes. À partir de la fin des années 1970, le sentiment de « déjà vu » et de « déjà fait » est le point de départ des artistes postmodernes. Sherrie Levine, Richard Prince, Barbara Kruger, Cindy Sherman, Eileen Cowin, Florence Chevalier, Pierre et Gilles, Michael Clegg et Martin Guttman mettent en question le concept de nouveauté ou d’originalité et prennent des positions désabusées ou ironiques devant l’art, la société et le statut conféré à l’image.
6.1.1 La « photographie mise en scène »
La « photographie mise en scène » se développe dans les années 1980 à 1990 ; le critique Andreas Vowinckel distingue quatre pratiques : la mise en scène / autoportrait où le photographe joue son propre rôle (Florence Chevalier, Pierre et Gilles, Cindy Shermann), les tableaux narratifs (Bernard Faucon, Jan Saudek), les théâtres miniatures (Ellen Brooks, Alain Fleischer, David Levinthal), les installations et « photosculptures » où divers objets sont mis en scène dans des grands formats (Christian Boltanski, Tom Drahos, Pascal Kern).
6.1.2 La « photo-biographie »
La réflexion autour de l’acte photographique débouche sur des pratiques comme la « photo-biographie », essai de construction d’autobiographies photographiques tels qu’ont pu en entreprendre le Britannique John Coplans et, en France, les artistes Sophie Calle, Raymond Depardon, Gilles Mora, Claude Nori, Bernard Plossu, Christian Boltanski, Denis Roche ou Hervé Guibert.
6.2 Les principaux thèmes
6.2.1 La représentation du corps
À la fin du XXe siècle, la photographie fait de la représentation du corps un thème majeur, à travers l’exploitation des tabous sociaux touchant le sida (Nicholas Nixon), l’homosexualité sadomasochiste (Robert Mapplethorpe), la liberté sexuelle (Nan Goldin). Une vision féministe se fait jour dans l’œuvre de Cindy Sherman, Annette Messager ou Florence Chevalier. Le domaine de la mode consacre Annie Leibovitz, Helmut Newton ou Guy Bourdin. Pour sa part, Joel-Peter Witkin propose des clichés de personnages difformes, posant nus avec divers accessoires.
6.2.2 L’environnement
L’environnement, dans son sens large, est également un thème très abordé par les photographes depuis quelques années. La photographie architecturale participe d’une réflexion critique sur l’environnement, avec Gabriele Basilico et Luigi Ghirri. La photographie aérienne connaît un immense succès avec Yann Arthus-Bertrand (la Terre vue du ciel, 1999). Également les photographes Andreas Gursky, Thomas Ruff et Gordon Matta-Clark participent de cette réflexion.
Enfin, ces dernières années, les nouvelles technologies ont entraîné des bouleversements dans la photographie avec l’apparition des images virtuelles et l’avènement de la photographie numérique.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.